Pourquoi tant de lignes
Si un seul mot
Suffisait
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Quand tu meurs
Tu portes en toi
L’odeur du soir
Le poids
De la terre
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Comme
Une croix
-
Pourquoi
Tant de mots
Si une seule ligne
Un seul
Trait
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Un
Poème
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Suffisait ?
----------------- En hommage à Alejandra Pizarnik
J’écris pour ne pas avoir peur
De cette lumière
De ce puits dans mon cœur
De la peur, des lumières
De la peur
D’être là, d’agir
J’écris
Pour ne pas avoir peur
De ce puits de lumière
Dans mon cœur.
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À nous survivre
Les pierres
Ont tendance
À nous habiter
À nous imposer
Leur silence
Leurs odeurs
Et leur fidélité
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Elles ont renoncé
À lutter
À respirer
Leurs gestes sont
De plus en plus lents
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Elles savent
Qu’in fine
L’on bâtit
Non
Sur elles
Mais
Sur de la terre
Sur le ventre
Des morts
Pour lesquels
On fleurit.
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Même si l’homme
Était insuffisant
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Même si
L’homme
N’était qu’un
Chaos
Parmi d’autres
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Un geste
S’il est
Geste
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Doit
D’abord
Être
Irrévocable
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Sinon
Quel sens
Tout ceci
Aurait-il ?
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Tu as la grâce
De céder
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Tu goûtes
Et dégustes
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Tu jouis
Sans jamais
Refuser
La voltige
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Tu guéris
De partout
Sans craindre
Que ton corps
Ne perde pied
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Ta chair est là
Qui bouscule
Et qui lave
Mais
C’est ton âme
Qui danse
Et qui
Grandit.
----------------- Pour Jean-Pierre Lemaire
La vie se joue
Toujours
À l’horizon
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Où le monde
S’efface
Où la folie
S’installe
-
Et
La mort
Quant à elle
Quand
Elle noue
Nous
Emporte
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Mais
C’est toujours
Vers le haut
Qu’elle empoigne
Et nous
Porte –
Jamais vers la tombe.
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Garde en toi
Assez de lumière
Pour lutter
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Pour ajouter
Un peu d’ombre
Au temps
Qu’il te reste
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Rien ne t’appartient
Sinon
Peut-être
Un chemin
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Aussi
Ne te soumets à rien
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N’oublie jamais
Que rien
Ne t’appartient
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Sinon
Ce chemin
Ses trajectoires
Et ses quelques
Façons.
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Il faut être déchiré
Dévasté par la soif
Pour être fécond
Faire
Ou pouvoir
Un pas
De côté.