extraits
 
 















Un arbre ne s'adonne qu'à une chose, une seule,

peut-être essentielle : fixer la lumière.




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Mais il sait aussi donner du temps et regarder la pierre :

il sait bien que rien n'est plus corrosif et que rien n'abaisse plus – une pierre – que de n'être plus regardée.




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Un arbre n'a pas toujours – en plus – à donner
des raisons de se taire ou de rester où il est.


Heureusement !




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Qui te dit que le vent et la racine ne se parlent
plus ? Que sais-tu des raisons des palabres...
dans l’ombre des houppiers ?




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L’arbre n’a jamais à devoir demander son chemin.

Et alors ? Serait-ce une raison pour ne pas qu’il

ait des amis ?




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Pensez-vous vraiment que les arbres, puissent apprendre à marcher, la nuit, sans faire de bruit… et être ainsi prêts – mais fin prêts – le jour du départ ?









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Il voit bien qu'une lumière un peu vive, cache un temps l'essentiel – à moins qu'il ne le sente !


En tout cas, s’il ajoute de la pénombre... c’est pour nous, les hommes, pour que nous puissions voir... et du coup, nous permettre – jamais pour démontrer, grand Dieu ! jamais.




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Osera-t-il nous dire où se terre son plaisir ? Le chaos des sèves qui le forment ? S’il a aimé – au moins une fois – sans la moindre arrière pensée, ni le moindre serment blessé, en ayant regardé – jusqu’au bout – tomber ses fruits... par délice, en silence, et se faire ainsi sa mémoire ?




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À manquer de racines, faner nous fait peur. Ou ça peut. Il voit bien que ça pèse.


Aussi devant nous, ne parle-t-il jamais de ses racines, ou dit radicelles ou « ses vieux » – ceux qui veillent, ou rhizomes ou du grec, précisant chevelus… pour faire savant, décalé, faire sourire.




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Sur quel ton, comment voulez-vous dire à un arbre  Ce n’est pas une fille pour toi  quand on sait que le silence brutal des oiseaux… quand on sait qu’une absence de rosée – par hasard – un matin… déjà le terrorisent ?


Pour  entendre,

il a besoin de comprendre,

d’être avec...  intime.































































































 

AUX ARBRES PENCHéS

Images de Xavier


l’Arbre à paroles, 2006



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Après la tempête de décembre 1999, je me souviens d’avoir vu deux ou trois arbres que je connaissais, inclinés et plusieurs fois centenaires, clairement déracinés. J’ai aussitôt eu envie de crier, de dédier un recueil ou quelque chose, de rendre un hommage, à ces arbres penchés, longtemps debout ou d’abord debout.
Xavier
Issu d’une grande famille du monde de l’art, Xavier s’est initié très tôt aux techniques de la gravure et de la peinture. Depuis 1975, une trentaine d’expositions personnelles lui a été consacrée. Défenseur infatigable des techniques des métiers d’art, il a réalisé plus de 450 estampes et une vingtaine de livres de bibliophile. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections privées et publiques, tant en France qu’à l’étranger. En 2004, il compose avec Andrée Chédid un recueil remarqué de dessins et de poèmes inédits. En 2005, une rétrospective de ses 30 ans de peinture le consacre à Malaga (en Espagne) au Musée de la Maison Natale de Picasso.                http://www.andreechedid.com/http://www.editionsalternatives.com/site.php?type=P&id=90http://fundacionpicasso.malaga.eu/opencms/opencms/fundacionpicasso/portal_es/menu/submenus/seccion0001/secciones/principalshapeimage_9_link_0shapeimage_9_link_1shapeimage_9_link_2

Xavier, 2003

Quelques extraits de ce recueil ont été lus à Bates College (USA), 
à l’occasion du festival Translations 
2010https://www.youtube.com/watch?v=daHNq6AfShkhttps://www.youtube.com/watch?v=daHNq6AfShkshapeimage_10_link_0shapeimage_10_link_1
Aux arbres penchés

première édition