Je suis né en 1956. Si je vis et travaille à Paris, c’est dans la Hague, face à la mer, que je me rassure, me ressource et que j’assemble mes mots, un par un, à haute voix, pour que ceux-ci sonnent ce qu’ils disent et me permettent ainsi d’aller au coeur des choses.
En septembre 1992, je rencontre Eugène Guillevic avec qui je me lie. Cette amitié confortera ma ligne et mes choix d’écriture, mais c’est mon professeur de français, monsieur Pérard, un ami de Max Jacob qui, dès 1974, m’aura, le premier, fait goûter à ce toucher si particulier des mots. En 1981, le poète Emmanuel Muheim, alors ‘gardien’ de l’abbaye de Sénanque, me bousculera et me mettra entre les mains Le Parti pris des choses de Ponge. Il me fera lire aussi Jabès, Célan ou Tortel et franchir ainsi de nouveaux seuils.
Trois de mes premiers recueils ont été sélectionnés par le CNL, le Centre national du livre, qui soutint leur publication chez Éclats d’encre entre 2002 et 2004. En 2006, Aux arbres penchés sort chez l’Arbre à paroles, à Amay (en Belgique), avec trente dessins du peintre Xavier. Il y sera réédité en 2014. C’est l’un des tournants du chemin qui se trace désormais devant moi. Ce recueil reçoit le Prix Amélie Murat en 2008. Et Ce qui, la nuit, un florilège de mes premiers poèmes (ceux-là mêmes qui furent salués par Guillevic en 1992), voit le jour en 2012 chez l'Arbre à paroles.
En 2014, Aimer, le dire devient le 107e Bookleg des éditions Maelström (à Bruxelles) et Pétra, s'égarer vers le ciel sort chez Tertium éditions (dans le Lot) avec le soutien du CRL (Centre régional des lettres). En 2015, Écoper la lumière est sélectionné pour le Prix Apollinaire, parfois considéré comme le « Goncourt de la poésie ». Et la même année, je suis invité par l’Institut d’art et d’archéologie de La Sorbonne, à débattre avec 4 archéologues, spécialistes de Pétra, de cette fascination si particulière que la cité nabatéenne aura exercé sur nous, chacun dans nos domaines.
Force est d’écrire aimer voit le jour en 2017. C’est un recueil de mots brûlants convoquant la mémoire de chacun, celle de la peau. L’année suivante, l’Arbre à paroles publie treize poèmes inspirés de l’une des plus belles baies du Nord Cotentin, celle d’Écalgrain. Enfin, fin 2020, Devenir chemin, recueil délicat et très personnel, tout en touchers, devient le sixième ouvrage publié chez l’Arbre à paroles. Josef Ciesla, sculpteur et peintre que je connais depuis plus de 20 ans, me fait l’honneur d’être de cette aventure.